Proverbes Sur la pierre salée la chèvre rêve de mer Vérité glanée, sagesse haute engrangée Le fauve aiguille ses dents avec la proie Les jours sont tissés de deux laines ; la blanche et la noire Le crabe porte sa face au couchant Vaines sont les semailles dans un camp sans cadastre L’obscurité sied aux étoles et l’angoisse à la nuit A hauteur de parole, l’homme A l’épaisseur de la glace, mesure la taille du phoque Le char ne peut être cheval, ni le cheval pope Le chameau rêve de neige et l’homme d’éternité A chaque arbre abattu le soleil agonise Le sot se nourrit d’une promesse de poisson Le poète et la roue tourne autour d’eux même et parcourent mille et mille lieux Le perroquet use sa vie à se nommer Ne te hâte pas d’appeler ton fils Benjamin,sous la glace d’hiver coule l’eau vive Dans les hautes herbes, la vipère est tigre Qui monte un coursier de feu mène le destin en croupe Quand une sauterelle mange un grain la terre reste sur sa faim Un oiseau meurt et le ciel est veuf Le coq précède le matin et suit la poule Au sommet de l’amour, il y a l’enfantement, et à celui de la méditation, le sommeil Qui compare dépare L’homme fait l’œuvre et l’œuvre accomplit l’homme