La Marseillaise SUITE GRAVÉE EN 1963 Allons ! Enfants de la Patrie !Le jour de gloire est arrivé !Contre nous de la tyrannie,L’étendard sanglant est levé ! Entendez-vous dans les campagnesMugir ces féroces soldats ?Ils viennent jusque dans vos brasÉgorger vos fils, vos compagnes. Que veut cette horde d’esclaves,De traîtres, de rois conjurés ?Pour qui ces ignobles entraves,Ces fers dès longtemps préparés ?Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !Quels transports il doit exciter ;C’est nous qu’on ose méditerDe rendre à l’antique esclavage ! Quoi ! Des cohortes étrangèresFeraient la loi dans nos foyers !Quoi ! Des phalanges mercenairesTerrasseraient nos fiers guerriers !Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !Nos fronts sous le joug se ploieraient !De vils despotes deviendraientLes maîtres de nos destinées ! Tremblez, tyrans et vous, perfides,L’opprobre de tous les partis !Tremblez ! Vos projets parricidesVont enfin recevoir leur prix.Tout est soldat pour vous combattre.S’ils tombent, nos jeunes héros,La terre en produira de nouveauxContre vous tout prêt à se battre. Français, en guerriers magnanimesPortons ou retenons nos coups !Épargnons ces tristes victimes,A regret, s’armant contre nous !Mais ce despote sanguinaire !Mais ces complices de Bouillé !Tous ces tigres qui, sans pitié,Déchirent le sein de leur mère ! Amour sacré de la PatrieConduis, soutiens nos bras vengeurs !Liberté ! Liberté chérie,Combats avec tes défenseurs !Sous nos drapeaux que la VictoireAccoure à tes mâles accents !Que tes ennemis expirantsVoient ton triomphe et notre gloire ! COUPLET DES ENFANTSNous entrerons dans la carrière,Quand nos aînés n’y seront plus ;Nous y trouverons leur poussièreEt la trace de leurs vertus.Bien moins jaloux de leur survivreQue de partager leur cercueilNous aurons le sublime orgueilDe les venger ou de les suivre.